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Le Cabinet des Voluptés...
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2 mars 2013

Regarde avant de traverser !

« Chère mère, 

Vous ne me lirez pas malheureusement, mais votre attitude ne me laisse pas indifférente. 
Observer notre monde est une occupation qui ne m'est pas déplaisante sauf lorsque je vois la vie d'un enfant en danger. 
Pressée, vous l'êtes et je le conçois. Vous bousculez ces personnes qui souhaitent aussi rentrer rapidement chez elles. Vous bousculez sans la moindre excuse. 
C'est normal, vous êtes la seule au monde à ne pas vouloir rater ce bus. Votre regard s'est immobilisé sur ce bus n°21, c'est le vôtre quoi qu'on en dise ! La route vous appartient, le passage piéton...A quoi bon ! 
Vous traversez sans regarder ou bien devrais-je dire, vous obligez le conducteur de la voiture à s'arrêter pour vous laisser passer. Vous imposez à ce conducteur de ralentir sa vie pour ne pas retarder la vôtre...Oui, mais toujours égoïstement, ce n'est pas votre vie que vous lui infligez, mais celle de votre enfant.
Je vois avancer votre poussette sans hésitations . La conductrice, elle, profite de ses retrouvailles qui lui font perdre quelque peu son attention.
Impuissante, je vois la scène sans pouvoir réagir. 
Soudain, le bruit sourd du choc, votre cri, l'arrêt immédiat de la voiture, une femme dont les mains ont quitté le volant. Ses mains veulent cacher son acte, elle n'ose pas regarder la scène encore moins descendre de son véhicule. 
Puis, les pleurs de votre enfant qui résonnent dans la rue et affolent les passants. Ils se précipitent aux premières loges. Certains pour vous venir en aide, d'autres par simple curiosité. Votre bus s'éloigne. 
Un regard furtif vers votre enfant et la poussette. Votre fatuité m'exaspère et je n'arrive plus à vous regarder en tant que mère. Bon dramaturge, comédienne et romancière, vous êtes! Un mélange de mise en scène grotesque et de tragédie. Il ne manque que le gros plan sur la larme qui n'arrive pas à glisser sur votre joue. L'enfant apeuré est resté au sol, relevé par un passant qui s'inquiète de son état de santé. Avez-vous remarqué votre oubli ? 
Possible. Je vous vois arracher l'enfant des bras de cet inconnu pour poursuivre votre lamentation.
Pauvre enfant misérable, ta mère ne vaut pas plus que les Thénardiers.
»
 
Roxanne Du Lac
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