L'afterwork

Les derniers rayons de soleil de cette journée caressent ton vague à l'âme et éternisent ton sentiment d'être soumis aux obligations. Tes pensées semblent si lointaines.

Qu'as tu fait de cette journée ?

Tu ne veux pas y répondre, tu veux oublier et pourtant tu ne peux pas t'empêcher d'y penser. 

La nuit est proche.

La ville s'endort doucement et les supplices de tes caprices frémissent sous tes cheveux. Il faut se reposer, se détendre et apprécier cette fin de journée.

N'est-ce pas la veille du printemps ?

Renaissance d'un sourire présomptueux. Comme je te comprends. Tes craintes dirigent avec suprématie ton esprit usé de vivre dans ce monde désenchanté. Si seulement je pouvais t'offrir ma place ne serait-ce qu'un instant pour que tu puisses voir ton regard vidé de tout espoir. Tes yeux fixent un paysage qui défile, ton inconscient saisit quelques images fugitives.

Regarde!

L'éphémère file et se dérobe sur ton passage et toi tu ne tentes pas de le retenir! Non, ce qu'il t'offre n'est qu'un leurre pour fuir la foule. D'ailleurs, tu ne vois rien de tout cela. Le film de ta journée se superpose au reste : " J'aurais dû..", "Si j'avais...", "Il faut que..." et puis à quoi bon s'attarder sur ce qui s'offre à la vue puisque tu fais ce trajet chaque jour. Tu as la sensation de le connaître par coeur. Tes sens te trompent ! Le monde qui t'entoure est unique à chaque instant. Non ce n'est pas seulement la copie d'une copie d'une copie...Le paysage est un visage qui s'illumine au lever du soleil, qui parfois fait grise mine, se ride pour finalement renaître. Les traces du temps se lisent sur son visage. Il attend ton regard pour retrouver son harmonie. 
Mieux vaut ne pas s'en rendre compte ! Tu as déjà tes propres soucis... Tu as raison. 

Respire ! Respire! Te dis-je ! Tu suffoques ? Eh oui, ton souffle s'arrête à la fenêtre poussiéreuse d'un train de vie.

L'air est saturé, tu n'es qu'une buée qui s'évapore au fil du temps.

Roxanne Du Lac